Redevenu indépendant après l'implosion de l'Union soviétique, l'Azerbaïdjan est une antique terre de l'Orient baignée par la rive occidentale de la mer Caspienne et adossée au nord aux flancs puissants du massif du Caucase.

Terre riche qui s'étend sur un large prisme climatique allant des neiges éternelles aux moiteurs subtropicales, elle est placée sur les plus vieilles routes commerciales et ses ressources pétrolières et gazières attisent aujourd'hui toutes les convoitises dans le contexte tourmenté d'une difficile recomposition politique de la région, pincée entre des géants comme la Russie, la Turquie et l'Iran. Terrain de la lutte d'influence entre le zoroastrisme et le christianisme des premiers siècles, l'Azerbaïdjan conserve des vestiges émouvants de l'un et de l'autre à l'époque où cette terre était connue sous le nom de royaume d'Albanie du Caucase. L'islam s'imposa tôt et le califat y affronta les menées byzantines. Les guerres civiles entre la dynastie mongole de Perse et celle de la Horde d'Or y semèrent la dévastation tandis que la vieille maison féodale des shahs du Shirvan survivait à la mêlée et se perpétuait presque mille ans. Des clans turcs, venus d'au-delà du Caucase au Ve siècle, s'y établirent et furent rejoints par ceux venus du plateau iranien à partir du XIe siècle avant d'y ancrer la turcophonie. La partie caucasienne fut conquise par les tsars russes au début du XIXe siècle, laissant la nation azérie divisée de part et d'autre de la frontière avec l'Iran.

La perestroïka de Gorbatchev réveilla un conflit frontalier avec l'Arménie qui aboutit aujourd'hui à l'occupation d'une notable portion du territoire azerbaïdjanais. Imprégnée de culture caucasienne, iranienne, turque et de sécularisation européenne, cette petite république renoue désormais les fils d'une histoire immémoriale et d'une brillante culture littéraire et musicale. Cet ouvrage est le premier à présenter une vue panoramique de l'histoire de cette terre trop longtemps ignorée.