Beaucoup d'espoirs sont nés du " processus de Barcelone ", engagé en novembre 1995 pour favoriser la transition économique des pays tiers méditerranéens et renforcer l'intégration régionale. Néanmoins, ce processus rencontre de nos jours de sérieuses difficultés, freiné qu'il est par les profondes contradictions séparant encore les partenaires méditerranéens. En lançant, avec le concours de l'Union Européenne, le Programme d'action régionale (PAR), le CIHEAM (Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes) entendait accompagner ce processus de construction régionale et contribuer par une série d'interventions - conduites dans le domaine de la formation et de la recherche - à renforcer la capacité des acteurs dans la prise de décision en matière de politiques agricoles et alimentaires dans le contexte de la mondialisation. Dans ce contexte, l'IRESA (Institut de la recherche et de l'enseignement supérieur agricoles) de Tunis, l'IAM (Institut agronomique méditerranéen) de Montpellier et un nombre important d'institutions méditerranéennes d'enseignement et de recherche ont pris la responsabilité du volet " Politiques agricoles et alimentaires " de ce programme. L'ouvrage collectif de synthèse, présenté ici, réunit les résultats de recherche les plus originaux. Mais surtout, il revient sur quelques idées reçues et tente de faire avancer la réflexion sur quelques points plus stratégiques. Les conclusions auxquelles il conduit démontrent que, dans cette région du monde, lorsque les hommes décident de travailler ensemble, c'est une image toute différente de la Méditerranée qu'ils parviennent à construire : l'image d'une région de partage et de solidarité, la seule capable de faire naître pour les générations futures cet espace de prospérité et de paix partagée, tant souhaité et pourtant si difficile à atteindre. Le CIHEAM est un organisme international de recherche et de formation à vocation méditerranéenne qui constitue désormais un cadre d'analyse et de suivi des politiques agricoles et agroalimentaires particulièrement nécessaire dans la phase actuelle de profondes adaptations structurelles et institutionnelles que connaissent les économies agricoles des pays méditerranéens.