Depuis une trentaine d'années, la dissidence urbaine est l'un des scénarios récurrents des dérives du politique dans le monde arabe.Allant de mal en pis, "la banlieue" dans le monde arabe semble toujours plus incontrôlable et fuyante. A la tête des élans rebelles des bas quartiers, on trouve toujours le caïd : patron toujours, souvent voyou, militant parfois, le caïd sait aussi, à l'occasion, être notable.Dans ce rôle, il est d'ores et déjà une pièce centrale des nouveaux dispositifs de contrôle politique émergeant avec la poussée néo-libérale dans la région et particulièrement en Egypte, sujet du présent ouvrage.

Table des matières

Introduction : Les chemins de traverse du politique dans « l’autre Égypte »

I. L’appel de la violence

1. Lorsque mûrit la fascination pour le jihâd

2. Dans les replis de l’amertume du grand soir, la « descente au peuple » de l’intelligentsia islamiste

3. L’expérience de la militance. Voyous et vieilles familles ou l’impossible quête de la umma

4. La fin des illusions : islamisme et cultures populaires, de la solidarité au conflit

II. La politisation notabiliaire

1. Lorsque le caïd devient notable

2. L’avortement programmé d’une culture politique réfractaire

3. Réseaux et territoires du politique en situation autoritaire

4. La victoire des exclus : rituels électoraux, politisation notabiliaire et ordre politique

5. Restaurer un régime de notables ou la tradition disputée : des hommes d’influence modernisés

Conclusion : Sur la modernisation du politique