Ce guide - rédigé en collaboration - est un véritable discours de la méthode fondé sur une longue expérience de l'enseignement. Les rédacteurs connaissent le terrain et démontrent que la fécondité de la coopération entre chercheurs français et africains peut être autre chose qu'un lieu commun pour conférence internationale. Espaces anglophones, francophones et lusophones sont, pour une fois, tous pris en compte. Le propos est organisé selon un plan qui aborde les structures, le contenu, l'audience. Pour la première fois en français, à ma connaissance, le lecteur dispose d'une vue d'ensemble des instruments de travail, des ouvrages publiés, de la localisation de la documentation, des sites internet utiles par delà les frontières linguistiques et nationales. La formation des directeurs de l'ouvrage explique en outre qu'ils accordent une attention constante à une épaisseur historique souvent négligée dans un monde de la communication enclin à limiter son horizon à l'événement immédiat. Le chercheur débutant peut ainsi s'engager avec moins d'appréhension sur des chemins désormais balisés. Et s'il hésite sur la méthode à employer, il trouvera une série d'études de cas, développés par les auteurs sous forme de synthèses et de fiches, ou donnés en référence. Ce guide n'est pas pour autant une simple base de données et un recueil de conseils pratiques. Parce qu'il souhaite intégrer l'Afrique subsaharienne dans les débats en cours, il prend soin à chaque étape de dégager des pistes de travail. Quand il aborde les structures, l'ouvrage nous rappelle que l'Afrique est confrontée à la dépendance de la technique et des modèles occidentaux. Quand il présente l'analyse des contenus, il met en évidence les enjeux que comporte le choix des langues par la presse écrite, la radio, la télévision. Quand il s'intéresse à la mesure de l'audience, il souligne l'importance des appartenances socio-professionnelles, culturelles, religieuses. L'ensemble dessine ainsi progressivement le tableau d'une mondialisation de l'information où l'Afrique subsaharienne est aussi un acteur, qui agit et réagit.

Annie Lenoble-Bart, agrégée d'histoire, professeur en Sciences de l'information et de la communication à l'IUT Michel de Montaigne de l'Université de Bordeaux, est directrice du Centre d'études des médias, de l'information et de la communication (CEMIC). Un des axes de recherches de cette Equipe d'accueil est consacré aux médias africains. André-Jean Tudesq, professeur émérite d'histoire contemporaine et des Sciences de l'information de l'Université de Bordeaux, après des études et des publications sur l'histoire sociale et politique de la France contemporaine, poursuit des recherches depuis près de trente ans sur les médias de l'Afrique subsaharienne. Il a publié plusieurs livres et de nombreux articles sur ce sujet.