Des événements récents de l'actualité ont mis en avant les Africains de France, et tout particulièrement les Maliens, renforçant les images négatives véhiculées dans l'opinion publique française : fantasme de l'« invasion », expulsion de « sans-papiers », difficultés de logement... Se plaçant à contre-courant de ces images, cet ouvrage vient rendre compte d'un mouvement généralisé chez les Maliens (comme chez les Sénégalais et les Mauritaniens) originaires du bassin du fleuve Sénégal : leur forte organisation en associations visant à « développer » les villages d'origine. Cette migration, structurée sur une base communautaire, a multiplié depuis une quinzaine d'années les collectes de fonds pour réaliser des projets d'intérêt villageois. Ces réalisations se comptent par centaines et leurs budgets, s'ils ne dépassent parfois pas quelques milliers de francs français, atteignent souvent plusieurs centaines de milliers voire dépassent le million de francs. Tous les secteurs de la vie sont visés : santé, scolarisation, consommation, production agricole.

Christophe Daum est docteur en anthropologie sociale de l'EHESS. Il est membre de l'unité de recherches Migrations et sociétés (URMIS, CNRS - Paris 7 - Paris 8) et poursuit actuellement des recherches sur l'articulation entre le lien des immigrés au pays d'origine et les processus d'intégration en France.

Publié avec le concours du CCFD.