Les années soixante et soixante-dix ont correspondu au « soleil des indépendances ». Les pays d'Afrique noire étaient alors officiellement porteurs d'espoirs ; bureaux d'études et projets de développement foisonnaient. Les études africaines étaient à leur apogée. Dans ce contexte d'euphorie scientifique et politique, et d'idéologie du développement, ce livre, publié pour la première fois en 1978, a laissé la parole aux femmes africaines, à celles dont la vie quotidienne était une dissonance par rapport à ces illusions.

Les carnets de ces trois ethnologues ont montré que si les femmes n'avaient pas le pouvoir politique, elles avaient cependant les pouvoirs matrimoniaux, économiques et religieux. Elles prenaient parfois le droit de verbaliser les conflits, d'exercer leurs prérogatives et d'utiliser à leur profit les règles propres à leurs sociétés.

Loin de céder à une mode du moment, ces carnets de trois femmes ethnologues dont l'écriture s'éloigne volontairement de celle des ouvrages savants, tentent de restituer pour un public plus large, l'expérience si particulière du « terrain » : les difficultés d'approche de la société féminine africaine et les obstacles à surmonter pour y pénétrer mais aussi l'extraordinaire richesse des relations personnelles qui s'y nouent et de la joie qu'elles créent.