Paysanneries malgaches dans la crise

Madagascar est victime d’une crise profonde et multiforme. Crise économique, certes, banale dans le Tiers monde, mais aggravée par les conséquences de quinze ans de dirigisme utopique, baptisé « socialisme scientifique », puis par les effets d’une « libéralisation » brutale imposée par le FMI et la Banque mondiale, et par des dévaluations multipliées. Crise sociale, politique et morale aussi, avec l’accroissement des inégalités et l’effondrement des « encadrements » officiels. Si les citadins sont les principales victimes, les campagnes sont également affectées par la dégradation des infrastructures et des services, la montée de l’insécurité, le manque d’intrants … Et pourtant … Comme dans bien d’autres pays, des populations qui, « statistiquement », devraient être dans une situation désespérée, trouvent des moyens de survivre. Ici comme ailleurs, crise signifie malheur mais aussi mutation, et parfois modernisation.

Trois études, financées par le programme CAMPUS, analysent les réactions paysannes à la crise dans trois régions de Madagascar : l’Imerina et le Vakinankaratra sur les Hautes Terres centrales, le Boina dans le Nord-Ouest de la Grande Ile. Le bilan est sombre mais non sans lueurs d’espoir.

Par Gabriel Rabearimanana, Joséline Ramamonjisoa et Hervé Rakoto.