Questions Transnationales
C'est sous ce label transversal de "questions transnationales" qu'un groupe de réflexion emmené par Philippe Aldrin et Aude Signoles, tous deux enseignants chercheurs à Sciences po Aix, au laboratoire CHERPA, a lancé une nouvelle collection d'ouvrages chez Karthala. Celle-ci s'est donnée pour objectifs de se pencher de façon comparative à l'échelle du globe sur les transformations des politiques et des modes de faire du politique. Ce programme pour le moins ambitieux vise, disent-ils, "à engager une réflecion sur les similitudes, les singularités et les interdépendances entre les processus repérés ici et là". Deux ouvrages sont déjà parus - mobilisations syndicales et violences au Sud ainsi que Les lieux de la colère - et cinq autres à paraître rapidement porteront par exemple sur les campagnes politiques, les politiques de la nature ou encore la ville de Marseille comme ville du monde. L'intérêt d'une telle entreprise et d'un tel travail semble sauter aux yeux du point de vue de la revue A contrario. C'est en effet ni plus ni moins une vision enfin décloisonnée des aires culturelles et centrée sur des études de terrain qui semble apporter un nouveau souffle à la recherche inter ou pluridisciplinaire en osant montrer ce qu'ont en commun des modes de contestations et des façons de se mobiliser à Sanaa ou à Madrid. Grâce à cette nouvelle collection, c'est donc avec profit que les chercheurs qui s'occupent d'objets politiques peuvent s'ouvrir à des processus sociaux et politiques sous d'autres latitudes et de la sorte enrichir leurs matériaux et leurs réflexions trop souvent limités par les carcans disciplinaires et géographiques. Daniel Morin dans A contrario