Sorcellerie et violence en Afrique
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Sorcellerie et violence en Afrique

Auteur(s) :MARTINELLI Bruno et BOUJU Jacky

29,00 € TTC

Résumé :

Dans plusieurs pays africains, en ce début de XXIe siècle, la croyance à la sorcellerie se traduit par des accusations, des stigmatisations, des violences, des procès judiciaires et, parfois, par de lourdes condamnations. 

Format : Papier
Quantité
Disponible

16 pages de photos couleur.

 

Dans plusieurs pays africains, en ce début de XXIe siècle, la croyance à la
sorcellerie se traduit par des accusations, des stigmatisations, des violences, des
procès judiciaires et, parfois, par de lourdes condamnations. Des églises aux
tribunaux, la sorcellerie désigne des personnes auxquelles on attribue une multiplicité
d’influences néfastes sur autrui, des actes de cannibalisme nocturne,
d’agression à distance ainsi que des pouvoirs de vampirisme, d’ubiquité, de
métamorphose, de transports aériens nocturnes etc. Être désigné comme « sorcier
» impute à la personne accusée une capacité de nuire et l’assigne à une
déchéance d’humanité. De l’espace villageois à l’espace urbain, de l’espace
privé à l’espace public, les flambées de violences accusatrices ont un caractère
quasi épidémiologique allant jusqu’à mettre en cause le fonctionnement de
l’État et de ses institutions.
Cet ouvrage fait le choix d’aborder la question de la sorcellerie sur le
terrain de la violence qu’elle engendre. La question de savoir si la violence
sociale déployée autour de la sorcellerie est une forme de coercition (légitime)
ou une forme de violence (illégitime) fait aujourd’hui débat dans la plupart des
sociétés africaines. Pour tout le monde, la sorcellerie engendre la violence, que
ce soit la violence du présumé sorcier qui se nourrirait de l’énergie vitale d’une
personne, ou la violence des accusateurs, des pasteurs-prophètes, des forces de
l’ordre ou de la vindicte populaire à l’encontre des accusés. Les hésitations des
autorités pour juger de quel côté, de l’accusation ou de l’accusé, se situe la violence
font écho au grand partage qui s’est établi depuis l’époque coloniale entre
les croyances populaires à la sorcellerie et les jugements de Loi.
A partir d’études de terrain menées au cours de la dernière décennie, de
manière comparative, dans plusieurs pays africains (République centrafricaine,
Tchad, Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo, République du
Congo, Mali), cet ouvrage rassemble les contributions d’anthropologues européens
et africains, de juristes, magistrats et professeurs de droit, porteurs de
réflexions communes sur les croyances génératrices de violences et les atteintes
aux droits des personnes et des catégories vulnérables.
Bruno Martinelli est anthropologue, professeur à Aix-Marseille Université
et membre du Centre d’études des mondes africains. Il est responsable, depuis
2010, du programme de l’Union européenne « Sorcellerie, violence et criminalité
- Formation des magistrats centrafricains ».
Jacky Bouju est anthropologue, maître de conférences à Aix-Marseille Université
et directeur adjoint du Centre d’études des mondes africains. De 2006
à 2010, il a dirigé le programme de l’ANR « Conflits et violences structurelles
ordinaires dans huit villes africaines ».

Dans plusieurs pays africains, en ce début de XXIe siècle, la croyance à la sorcellerie se traduit par des accusations, des stigmatisations, des violences, des procès judiciaires et, parfois, par de lourdes condamnations. Des églises aux tribunaux, la sorcellerie désigne des personnes auxquelles on attribue une multiplicité d’influences néfastes sur autrui, des actes de cannibalisme nocturne, d’agression à distance ainsi que des pouvoirs de vampirisme, d’ubiquité, de métamorphose, de transports aériens nocturnes etc. Être désigné comme « sorcier » impute à la personne accusée une capacité de nuire et l’assigne à une déchéance d’humanité. De l’espace villageois à l’espace urbain, de l’espace privé à l’espace public, les flambées de violences accusatrices ont un caractère quasi épidémiologique allant jusqu’à mettre en cause le fonctionnement de l’État et de ses institutions.

Cet ouvrage fait le choix d’aborder la question de la sorcellerie sur le terrain de la violence qu’elle engendre. La question de savoir si la violence sociale déployée autour de la sorcellerie est une forme de coercition (légitime) ou une forme de violence (illégitime) fait aujourd’hui débat dans la plupart des sociétés africaines. Pour tout le monde, la sorcellerie engendre la violence, que ce soit la violence du présumé sorcier qui se nourrirait de l’énergie vitale d’une personne, ou la violence des accusateurs, des pasteurs-prophètes, des forces de l’ordre ou de la vindicte populaire à l’encontre des accusés. Les hésitations des autorités pour juger de quel côté, de l’accusation ou de l’accusé, se situe la violence font écho au grand partage qui s’est établi depuis l’époque coloniale entre les croyances populaires à la sorcellerie et les jugements de Loi.

A partir d’études de terrain menées au cours de la dernière décennie, de manière comparative, dans plusieurs pays africains (République centrafricaine, Tchad, Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo, République du Congo, Mali), cet ouvrage rassemble les contributions d’anthropologues européens et africains, de juristes, magistrats et professeurs de droit, porteurs de réflexions communes sur les croyances génératrices de violences et les atteintes aux droits des personnes et des catégories vulnérables.

 

Bruno Martinelli est anthropologue, professeur à Aix-Marseille Université et membre du Centre d’études des mondes africains. Il est responsable, depuis 2010, du programme de l’Union européenne « Sorcellerie, violence et criminalité - Formation des magistrats centrafricains ».

Jacky Bouju est anthropologue, maître de conférences à Aix-Marseille Université et directeur adjoint du Centre d’études des mondes africains. De 2006 à 2010, il a dirigé le programme de l’ANR « Conflits et violences structurelles ordinaires dans huit villes africaines ».

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION.

La violence de la sorcellerie dans l’Afrique contemporaine
Bruno MARTINELLI et Jacky BOUJU

PREMIÈRE PARTIE
LES INSTITUTIONS ET LA SORCELLERIE


1. Justice, religion et sorcellerie en Centrafrique
Bruno MARTINELLI
2. D’un guérisseur à l’autre:diagnostic, délivrance et exorcisme à Bangui
Sandra FANCELLO
3. Être un danger, être en danger. Exclusion et solidarité dans un monde d’insécurité spirituelle
Filip DE BOECK
4. Fétichisme et sorcellerie. La «force» de mort du «pouvoir souverain moderne » en Afrique centrale.
Joseph TONDA

DEUXIÈME PARTIE
LA SORCELLERIE AU TRIBUNAL


5. Le magistrat et le sorcier. Les talimbi devant le tribunal centrafricain
Aleksandra CIMPRIČ
6. La sorcellerie au sein du prétoire en Centrafrique. Illustration d’une session criminelle
Gervais NGOVON
7. La sorcellerie et le droit moderne en République centrafricaine
Émile NDJAPOU
8. La sorcellerie au Congo. Mise en abîme des procès d’un ordre social injuste
Rémy BAZENGUISSAGANGA

TROISIÈME PARTIE
VIOLENCES SOCIALES ET SORCELLERIE


9. Violence et sorcellerie. Prolifération normative et incohérence statutaire à Kinshasa
Sylvie AYIMPAM
10. Du pouvoir des fétiches et de sa réversibilité. La violence de la lutte anti-sorcellerie chez les Banda de Centrafrique
Andrea CERIANA MAYNERI
11.D’une violence l’autre. Sorcellerie, blindage et lynchage au Gabon
Julien BONHOMME
12.«Attends!» ou la sorcellerie de la modernité. Les multinationales,le pétrole etle terrorisme au Tchad
Stephen P.REYNA
13. Un imaginaire qui tue. Réflexions sur sorcellerie, violence et pouvoir(Cameroun et Mali)
Roberto BENEDUCE

 

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Fiche technique

ISBN
9782811107604
Date de parution
2012-11-16
Nombre de pages
336
Largeur
160 mm
Hauteur
240 mm
Editeur
Karthala

Zone(s) géographique(s)

Afrique

Thématique(s)

Peuples et sociétés

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