L'impérialisme postcolonial. Critique de la société des éblouissements
Auteur(s) :TONDA
Résumé :
L’impérialisme postcolonial n’est pas l’impérialisme qui viendrait après la colonisation. Il est l’impérialisme noir, l’impérialisme invisible, de la Race ou de la Bête, c’est-à-dire de la valeur et de la libido, de l’Argent et du Sexe. Il est le point aveugle que partagent la théorie postcoloniale et ses contempteurs.
L’impérialisme postcolonial n’est pas l’impérialisme qui viendrait après la colonisation. Il est l’impérialisme noir, l’impérialisme invisible, de la Race ou de la Bête, c’est-à-dire de la valeur et de la libido, de l’Argent et du Sexe. Il est le point aveugle que partagent la théorie postcoloniale et ses contempteurs. Le spectre du Noir colonise l’imaginaire du Blanc. Mais, plus encore, le colonial est colonisé par le colonisé lui-même, son opposé qui est aussi sa création, et qui le mine de l’intérieur.
Avec rigueur et truculence, Joseph Tonda, l’un des penseurs les plus originaux du continent, poursuit sa réflexion sur le pouvoir en analysant les éblouissements de l’Afrique centrale comme de l’Occident. Prises dans une même destinée, nos sociétés sont chahutées entre enchantements et violences, entre calculs et folie, entre croyance et consommation, dans l’indiscernabilité du réel et de l’irréel, du passé et du présent, c’est-à-dire dans l’imaginaire. En faisant défiler sous nos yeux, eux aussi éblouis, les images-écrans, les images d’images de la mondialisation néolibérale qui ont saisi toutes les sociétés, il nous prouve une nouvelle fois qu’il n’est pas si facile de « tuer les yeux », en tout cas les siens.
Joseph Tonda est professeur de sociologie à l’Université Omar Bongo de Libreville. Il a publié, chez Karthala, La guérison divine en Afrique centrale (2002) et Le souverain moderne. Le corps du pouvoir en Afrique centrale (2005). Il est aussi l’auteur de romans, dont Chiens de foudre (Éditions ODEM, 2013) et Tuée-tuée mon amour (Éditions CLE Yaounde, 2015).
Table des matières
Ouverture des seuils. Éblouissantes puissances noires de l’impérialisme postcolonial
Seuil 1. Johnny Chien Méchant et Oussama Ben Laden. Agents de l’impérialisme postcolonial
Seuil 2. Points d’ancrages
Seuil 3. Éclairages
Seuil 4. Corps-sexes, seins-obus, DVD et VCD éblouissants
Seuil 5. Bombes et foudres
Seuil 6. Nafissatou Diallo, DSK, Sarkozy et l’impérialisme postcolonial
Seuil 7. Éblouissements littéraires
Seuil 8. Africanisme et impérialisme postcolonial
Anaconda, seuil critique de l’impérialisme postcolonial
Postface, par Peter Geschiere
Ils en ont parlé
"Si certaines thèses avancées dans l’ouvrage suscitent le débat, notamment au niveau de la déconstruction radicale de l’hybridité (critiquée par J. Tonda mais pourtant constitutive de ce monde pluraliste que nous partageons) ou bien de la représentation dite obscène ou pornographique des « corpssexe » noirs (les représentations hyper-sexualisées ne sont-elles pas aussi une façon subversive de montrer publiquement la sexualité à travers le monde des arts ?), l’analyse de J. Tonda a le mérite de démontrer la façon dont les populations anciennement colonisées peuvent renverser ou faire basculer les rapports de domination avec « l’Occident », en s’imposant elles aussi dans les sphères culturelles hégémoniques des sociétés mondialisées.Critique de l'ouvrage par Jean Zaganiaris pour la Revue française de science politique (mai 2016)
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2016-3.htm
Joseph Tonda : «Les images de la colonisation ont colonisé nos inconscients»
Une interview de Joseph Tonda dans Libération (juillet 2016)
Joseph Tonda, penseur fertile des «éblouissements»
Une recension par Sabine Cessou dans RFI (juillet 2016)
L'ouvrage de M. Tonda était le thème de l'édition 2017 de la biennale de Lumumbashi.
Un entretien de l'organisateur de la biennale (octobre 2017)
"Si, dans ses précédents ouvrages, Tonda insistait sur le capitalisme colonial et ses effets sur l’Afrique contemporaine, dans ce dernier livre, l’auteur inscrit ses réflexions dans les débats sur l’universalisme et sa critique, en convoquant tour à tour les théoriciens du panafricanisme, de la négritude et leurs héritiers. Ainsi, sans renier son approche marxienne des faits sociaux, Tonda convoque la race, notamment nègre, en mettant au cœur de sa réflexion une Afrique et son imaginaire remplis de noirceurs qui colonisent l’esprit de ses contemporains. Le déroulement des chapitres de son ouvrage en huit « seuils », « qui produisent et qui ouvrent » les portes d’un « autre monde, le monde de l’imaginaire », est une suite de réflexions issues, pour la plupart, de lectures à la fois de collègues chercheurs en sciences sociales et de notes critiques sur les arts littéraires, cinématographiques ou de la scène musicale."
Une recension par Kadya Emmanuelle Tall pour les Cahiers d’études africaines [En ligne], n°229 (mars 2018)
"Dans son dernier ouvrage, L’Impérialisme postcolonial, Joseph Tonda dénonce une société du spectacle techno-capitaliste qui éblouit ses sujets. [...] Bienvenue dans une néocolonisation de l’imaginaire aux conséquences bien réelles."
Un entretien par Matteo Maillard dans Le Monde Afrique (juiln 2018)
"Les écrans sont la nouvelle forme de colonisation de l'imagination des Africains". Joseph Tonda décrypte la domination des écrans sur les populations en Afrique. Nicki Minaj, télévision, tablettes, téléphones portables, cinéma, le sociologue gabonais analyse la massification des écrans.
Joseph Tonda est l'invité du Mag (à partir de 14'30mn) dans le journal télévisé de TV5 Monde - Afrique (octobre 2018)
Fiche technique
- ISBN
- 9782811114732
- Date de parution
- 2015-12-07
- Nombre de pages
- 272
- Largeur
- 140 mm
- Hauteur
- 220 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
Thématique(s)
Vous aimerez aussi