Sommes-nous sortis de la crise du modernisme ?
Auteur(s) :MUSSET
Résumé :
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, face à l’effervescence intellectuelle et sociale du monde européen, l’Église catholique vit repliée sur elle-même. Se sentant menacée par les remises en cause de la culture moderne, elle campe sur sa doctrine déclarée immuable.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, face à l’effervescence intellectuelle et sociale du monde européen, l’Église catholique vit repliée sur elle-même. Se sentant menacée par les remises en cause de la culture moderne, elle campe sur sa doctrine déclarée immuable. De l’intérieur cependant et en France notamment, des chrétiens prennent l’initiative de repenser le christianisme dans les domaines historique, biblique, philosophique, théologique et social. Leur objectif, c’est de faire entrer l’Église catholique dans la modernité afin d’actualiser l’Évangile en leur temps. L’historien Louis Duchesne, le bibliste Alfred Loisy, les philosophes et théologiens Maurice Blondel et Lucien Laberthonnière, le scientifique Édouard Le Roy, le militant social Marc Sangnier sont les grandes figures de ce mouvement. Rome prend peur. Les acteurs de cette renaissance prometteuse, que leurs adversaires nomment « les modernistes », sont condamnés, voire excommuniés. Le pape Pie X (1904 -1914) met en place dans toute l’Église un système de contrôle pour couper court à la résurgence possible du péril « moderniste ».
Pendant cinquante ans (1914-1960), le catholicisme sera ainsi soumis à une chape de plomb sous les pontificats de Benoît XV, de Pie XI et surtout de Pie XII. La pensée officielle s’impose avec une redoutable fermeté. Les novateurs, notamment les membres des célèbres Écoles dominicaine du Saulchoir et jésuite de Fourvière, sont les cibles de la nouvelle inquisition. Les théologiens Chenu, Féret, Congar, De Lubac, Fessard, Teilhard sont ainsi destitués et même exilés. La traversée est rude pour tous ceux qui s’essaient à revivifier le catholicisme.
Arrive le concile Vatican II initié par Jean XXIII. En dépit d’ouvertures et d’innovations, la doctrine dogmatique et morale sous-jacente demeure en très grande partie traditionnelle. Les questions posées par « la crise moderniste » restent sans réponse. Peu d’années après la clôture du concile, une régression s’opère sous Paul VI et va s’accentuer sous Jean-Paul II et Benoît XVI. Face à cette situation verrouillée et qui le demeure sous le pape François, de pensée classique bien que soucieux d’ouverture aux personnes marginalisées, la nécessaire mutation du catholicisme reste-t-elle possible ? A quelles conditions les questions des « modernistes » pourraient-elle être prises en considération ?
Ils en ont parlé
"Jacques Musset est un connaisseur encyclopédique de la vie de l’Église catholique et il nous en présente avec clarté la période de la « crise moderniste »."
Un compte-rendu de Gilles Castelnau sur le site Protestants dans la ville (novembre 2016)
"Comprendre pour agir, disons-nous souvent ici. C'est la démarche que nous propose Jacques Musset, qui s'interroge sur les raisons de l'incapacité de l'Eglise catholique à surmonter la crise actuelle et sur les moyens qu'il faudrait se donner pour y parvenir. (...) Pour nous faire comprendre la situation actuelle, en dégager les éléments clés, l'auteur revisite ce que l'on a appelé la crise moderniste et ses conséquences. C'est un beau travail de vulgarisation d'un ensemble d'études approfondies, au long duquel l'auteur montre ce que sont les enjeux fondamentaux soulevés par la crise moderniste et comment réagit l'Institution, campée sur une doctrine qu'elle déclare immuable. Et à l'issue duquel il constate qu'on en est toujours là aujourd'hui."
Critique de l'ouvrage par Lucienne Gouguenheim dans la revue Les réseaux des parvis (mai-juin-juillet-août 2017)
Fiche technique
- ISBN
- 9782811117450
- Date de parution
- 2016-11-20
- Nombre de pages
- 288
- Largeur
- 135 mm
- Hauteur
- 215 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
Thématique(s)
Zone(s) géographique(s)
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