

Auteur(s) :BAYART
Résumé :
Le chassé-croisé de la violence et de la religion doit être analysé au cas par cas, à l’échelle des terroirs historiques.
Le rapport privilégié que la religion entretiendrait avec la violence est devenu l’un des poncifs du débat public. En proie au djihadisme et au radicalisme politique du christianisme évangélique, l’Afrique semble être un cas d’espèce. Mais cette pseudo-évidence soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. De quelle violence, de quelles religions, et même de quelle Afrique parle-t-on ? La guerre, en Afrique, a été politique, et non pas religieuse. Elle a eu pour objet le contrôle de l’état et des ressources, plutôt que celui des âmes, même si elle a pu emprunter, ici ou là, le langage de Dieu.
Le chassé-croisé de la violence et de la religion doit être analysé au cas par cas, à l’échelle des terroirs historiques. Aux antipodes des généralisations idéologiques apparaît alors un objet sociologique très circonscrit : des mouvements armés d’orientation religieuse qui participent d’obédiences diverses, aussi bien islamiques que chrétiennes, conduisent des insurrections sociales, mais occupent une place marginale dans les interactions entre Dieu et César. Au fil de cette réflexion, c’est toute l’histoire de l’état en Afrique qui apparaît sous un jour nouveau.
Jean-François Bayart est professeur à l’IHEID de Genève, et titulaire de la chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain ».
Une interview de l'auteur à lire sur le site de The Graduate Institute Geneva (janvier 2018)
"Il faut casser cet automatisme de pensée qui établit une équation entre le religieux et la violence politique, et peut-être plus précisément une équation assez perverse, idéologiquement assez orientée, qui associe l’islam à la violence. Certes, des mouvements politiques se réclamant de l’islam déploient des stratégies de violence [...]. Mais d’autres mouvements déploient des stratégies politiques violentes et ont trait, de près ou de loin, au christianisme.[...]"
Un entretien par Christophe Boisbouvier dans Jeune Afrique (mars 2018)
Le professeur Jean-François Bayart et le danseur Alioune Diagne ont conjugué leurs modes respectifs d’expression lors d’une « conférence dansée», un rendez-vous de la chaire Yves Oltramare qui donnait à réfléchir sur le rapport entre religion et violence en Afrique.
Conférence dansée : Violence et religion en Afrique (mai 2018)
"Court et direct, Violence et religion en Afrique constitue une réflexion incontournable pour quiconque s’intéresse au fait religieux. Bien qu’essentiellement axé sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, l’ouvrage s’avérera sans doute fécond pour les spécialistes d’autres terrains, du fait des enjeux qu’il soulève."
Une recension de Luc-Yaovi Kouassi pour la revue Politique étrangère n°3 (printemps 2018)
Fiche technique
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