La crise de la société rurale en Egypte. La fin du Fellah ?
Auteur(s) :AYEB
Résumé :
La crise de la société rurale est l'un des multiples paradoxes de l'Egypte contemporaine.
La crise de la société rurale est l'un des multiples paradoxes de l'Egypte contemporaine. Si l'agriculture égyptienne est l'une des plus productives et des plus intensives du monde, ses paysans sont parmi les plus pauvres : 50 à 80% d'entre eux, selon les analyse, sont au-dessous du seuil de pauvreté. En outre, bien que l'Egypte soit devenue l'un des grands exportateurs de produits agricoles, elle demeure l'un des plus grands importateurs de denrées alimentaires. Une dépendance qui s'est traduite en 2008 par une grave crise qui a entraîné des troubles sociaux significatifs.
"Accès" est le mot-clef qui résume la crise à laquelle est confrontée la communauté des fellahs, alimentée par l'ensemble des difficultés du pays. L'inégalité de l'accès à la terre agricole tout comme l'inégalité de l'accès à l'eau ne sont en fait que les revers d'une même médaille. La situation du fellah découle d'une incapacité à faire entendre sa voix. Le paysan égyptien, privé des possibilités d'une action politique et d'une participation citoyenne ne peut guère se rendre maître de son destin.
Table des matières
Introduction
1. Crise agricole, crise sociale
Pauvreté paysanne et crises agricoles
Pauvreté rurale, pauvreté agricole
Crise agricole et dépendance alimentaire : les tendances
Souveraineté alimentaire abandonnée ?
2. La réforme agraire « socialiste » : espoirs et déceptions
Terres expropriées, terres distribuées
Blocage des loyers
Les conséquences des réformes sur les structures agraires du pays : les effets pervers
3. La contre-réforme : le temps des grands propriétaires et des investisseurs
« Dénassérisation » politique et libéralisation économique
Le contexte politique et socio-économique de la loi (locataires/propriétaires) 96 de 1992 : les promesses déçues des réformes libérales
La Loi 96 de 1992 : la revanche des propriétaires et la fin des locataires
La réaction des paysans : après la révolte timide, la résistance passive
Malgré la résistance des paysans pauvres et des locataires, le remembrement a bien commencé
Les modes de faire-valoir : la fin des locataires
Les plus petits s’appauvrissent, mais ne partent pas
Les grands perdants : entre émiettement et regroupement
Les grands gagnants : le retour des Pachas
Bilan provisoire : concentration de la terre et exclusion des petits paysans
4. La colonisation du désert : discours, réalisations et risques
La colonisation : pourquoi faire ?
Programmes de bonification du désert : l’aménagement du territoire, une « tradition » égyptienne !
Des sables à bonifier... des terres à valoriser
« Investir le désert » et élargir le territoire
De la vallée du Nil au grand désert : desserrer la pression démographique ?
La pression démographique : réalités statistiques et priorités d’aménagement
Un bilan décevant
Première étape : les années 1950-1970, l’État bonificateur
Deuxième étape : les années 1970-1980, le contexte libéral
Les diplômés paysans du désert : pionniers ou noyés ?
Dernière étape : bonifier le désert, bonifier le capital
Les grands chantiers en cours : le rêve des ingénieurs, le pouvoir des investisseurs
Le canal de la Paix et la bonification du Sinaï
Toshka : ou quand les grands projets se neutralisent
Toshka : le projet de trop ? Faut-il développer l’agriculture « désertique » en Égypte ?
5. Crise hydraulique ou pauvreté hydraulique ?
La dimension sociale de l’eau potable
Pauvreté hydraulique : du concept aux réalités
Les dimensions de la pauvreté hydraulique en Égypte
La disponibilité : en Égypte, l’eau ne manque pas... mais tout le monde n’y a pas accès
Le paradoxe de la privation et de la maladie dans l’abondance
La capacité et la participation : outre la pauvreté, l’impossible liberté d’agir
Participation volontaire ou présence obligée ?
6. La gestion de l’eau en Égypte : de la sakia collective à la moto-pompe individuelle
Les ondes du choc pétrolier (1973) touchent le village égyptien
Quand les irrigants du Nil « passent » au pétrole
Mécanisation non organisée de l’irrigation
La sakia, un système d’irrigation et de cohésion sociale disparu
Contrôler l’eau : acteurs en compétition
La gestion de l’eau entre l’État, le paysan et l’ingénieur avant les AUEs
La disparition des sakias renforce le pouvoir des ingénieurs et facilite la disparition des petits paysans
7. Les associations d’usagers de l’eau (AUEs) en Égypte
Des AUEs, mais sans la participation
Les rabitas : associations des Usagers de l’eau
Les Conseils de l’eau ; des AUEs créées par le ministère de l’Irrigation mais qui n’ont aucune existence légale
Le cas des AUEs dans le gouvernorat de Minia
Les AUEs en Égypte et en Inde : la tentation de la comparaison
Le cas de l’Inde...
Et en Égypte
Les AUEs face à l’administration
Les AUEs : Implication des usagers ou processus de tarification ?
La tarification de l’eau d’irrigation : entre le technique et le social
Conclusion. La fin – faim – du Fellah
Fiche technique
- ISBN
- 9782811103514
- Date de parution
- 2010-03-01
- Nombre de pages
- 204
- Largeur
- 160 mm
- Hauteur
- 240 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
Thématique(s)
Zone(s) géographique(s)
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