L'identité joola en question (Casamance)
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L'identité joola en question (Casamance)

Auteur(s) :DIEDHIOU

32,00 € TTC

Résumé :

Du lutteur, dont l’intellectuel natif du village est devenu la figure alternative comme porte-flambeau du village, Paul Diédhiou a toute la pugnacité. Ainsi s’attaque-t-il de front aux discours identitaires postulant une sorte d’identité essentielle et d’unité commune à tous les Jóola.

Format : Papier
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Depuis les grandes monographies de Louis-Vincent Thomas en anthropologie et de Paul Pélissier en géographie humaine parues dans les années 1960, les sociétés jóola ont fait l’objet de multiples travaux : historiens, ethnologues, sociologues, géographes, linguistes, juristes se sont succédé sur le terrain pour en explorer tour à tour telle ou telle facette, telle ou telle micro-région. Dès les années 1970, une première génération d’intellectuels natifs de la région réfléchissait sur les institutions,les traditions orales et les rituels villageois. Le conflit casamançais qui a éclaté en 1982, en focalisant l’attention de nombreux chercheurs sur les ressorts de la rébellion et la représentation des différentes populations au sein du MFDC, a semblé renvoyer à d’autres lunes l’intérêt et l’opportunité de poursuivre des recherches ethnographiques. Par la voix des idéologues du mouvement indépendantiste se répandait une nouvelle vulgate, construite sur des héros historiques, un royaume et une onomastique. Depuis 2002, date à laquelle Paul Diédhiou a soutenu sa thèse, d’autres travaux ont enfin exploré la question de la construction historique et politique d’une « identité jóola ».
Du lutteur, dont l’intellectuel natif du village est devenu la figure alternative comme porte-flambeau du village, Paul Diédhiou a toute la pugnacité. Ainsi s’attaque-t-il de front aux discours identitaires postulant une sorte d’identité essentielle et d’unité commune à tous les Jóola, en les soumettant à une double critique : il rapporte ces arguments aux trajectoires sociales de leurs auteurs, villageois diplômés et émigrés en ville, d’une part, et, de l’autre, à la manière dont les habitants définissent eux-mêmes la nature et les limites de leurs appartenances. L’originalité et la véritable pertinence de son travail sont précisément de mettre en regard les conditions historiques de l’émergence de cette entité « jóola » avec les modes locaux d’identification et de différenciation. C’est en partant des catégories endogènes, à commencer par l’interdit de crime sanglant entre co-villageois, et des modalités instituées d’interrelations entre unités villageoises (coopération rituelle vs guerre) qu’il redessine les frontières, toujours mouvantes, entre identité et altérité.
Loin de jouer au héraut villageois ou de faire valoir sa position de chercheur « issu du milieu », il analyse avec une grande lucidité les fractures et les oppositions, ravivées par la guerre, entre habitants de la région.

Paul Diédhiou est enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au département de sociologie, et correspondant scientifique du CEMAF (Centre d’études des mondes africains), UMR 8171 (CNRS/Paris I). Il travaille sur les questions de conflits, d’identité, de mémoire et de développement en Casamance.

Ils en ont parlé

Entretien avec l'auteur sur le site Ichrono

"Au final, on doit se réjouir d’avoir avec cet ouvrage l’expression de voix casamançaises trop souvent ignorées des observateurs extérieurs (y compris et surtout des dakarois), qui réduisent souvent la situation à un face-à-face entre l’état sénégalais et une population casamançaise supposée unanimement rangée derrière le MFDC : l’ouvrage donne en effet un écho à la fois aux positions ambivalentes des villageois de Youtou, très divisés sur la question du séparatisme, et à celle d’un intellectuel comme Paul Diédhiou lui-même, « pèlerin » casamançais épanoui de l’état sénégalais (au sens que Benedict Anderson donne à la notion de « pèlerinage »)."
Une recension par Vincent Foucher dans le Journal des africanistes n°82 (2012)

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Fiche technique

ISBN
9782811104481
Date de parution
2011-01-21
Nombre de pages
408
Largeur
160 mm
Hauteur
240 mm
Editeur
Karthala

Zone(s) géographique(s)

Afrique

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