La fabrique des identités. L'encadrement politique des minorités caribéennes à Paris et New York
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La fabrique des identités. L'encadrement politique des minorités caribéennes à Paris et New York

Auteur(s) :CELESTINE

26,00 € TTC

Résumé :

Ce livre montre que les processus de fabrication identitaire sont étroitement liés à la gestion par les autorités publiques des minorités ethniques et s’ancrent dans des mobilisations collectives ajustées au contexte d’accueil.

Format : Papier
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Les mobilisations de minorités sont volontiers évoquées dans le débat public sous l’angle de la « dérive identitaire » et du « communautarisme » qui menaceraient le modèle français de citoyenneté. Cependant, rares sont les études qui s’intéressent en profondeur à leurs acteurs, à leurs dynamiques, à leur histoire. Dans cet ouvrage, Audrey Célestine s’attache à saisir au concret la fabrique de l’identité culturelle et politique de deux groupes sociaux : les Antillais en France et les Portoricains aux États-Unis. La dimension comparative de cette enquête revisite largement l’opposition traditionnelle entre un modèle français « universaliste » et un modèle américain « communautariste ».

En mettant en regard de façon inédite deux trajectoires postcoloniales, ce livre montre que les processus de fabrication identitaire sont étroitement liés à la gestion par les autorités publiques des minorités ethniques et s’ancrent dans des mobilisations collectives ajustées au contexte d’accueil. En proposant une sociologie comparée des « identity politics », Audrey Célestine rappelle l’histoire longue et les logiques de transformation successive de ces identités ethniques jusqu’à aujourd’hui.

Audrey Célestine est politiste, enseignante-chercheuse à l’Université de Lille (laboratoire CERAPS) et membre junior de l’Institut Universitaire de France. Elle travaille depuis plusieurs années sur l’État en Outre-mer et les questions raciales en France et aux États-Unis. Elle est également l’auteure de l’ouvrage Une famille française paru aux Éditions Textuel en mai 2018.

Le photographe David Damoison est né en 1963. Il travaille principalement sur les Caraïbes et l’Afrique. Le travail photographique inclus dans cet ouvrage est issu d’un projet portant sur les populations des Antilles présentes en France hexagonale et interroge les identités créoles.

Table des matières

INTRODUCTION : DU SOUTH BRONX AUX JARDINS DE LELYSEE 

Étudier l’identité et l’ethnicité

Au départ de la comparaison : situations coloniales et citoyenneté

La comparaison comme remise en question des « modèles » français et américain

 

CHAPITRE 1 : LES ENJEUX ANTILLAIS ET PORTORICAINS DANS LESPACE DES MOBILISATIONS MINORITAIRES 

Des mobilisations portoricaines à New York et antillaises à Paris

Les mobilisations portoricaines à partir des années 1960 : de l’éducation bilingue au community control

Les mobilisations antillaises en France : lutte contre les discriminations et enjeux de mémoire

Une présence associative ancienne pour les Portoricains

L’hétérogénéité de l’espace associatif des Antillais en France

Étudier le contexte d’émergence des mobilisations collectives

Les mobilisations portoricaines : entre Mouvement pour les droits civiques et tournant culturel

Le Mouvement pour les droits civiques comme mouvement modèle

L’influence du « community organizing » sur les mobilisations portoricaines

Entre empowerment et luttes pour la reconnaissance

 

CHAPITRE 2 : LE CONTEXTE DACCUEIL DES MIGRANTS-CITOYENS ANTILLAIS ET PORTORICAINS 

La politique du gouvernement d’accueil

L’opinion publique face à ces migrations

Hostilité et racisme à l’encontre des Portoricains à New York

La relative invisibilité des Antillais à Paris

Les migrants et le marché du travail dans le pays d’accueil

Les caractéristiques de la communauté ethnique

 

CHAPITRE 3 : LA FABRIQUE INSTITUTIONNELLE DES IDENTITES COLLECTIVES 

Processus de catégorisation : le façonnement du groupe des « Portoricains »

Le rôle de la statistique publique

Le rôle de la Migration Division

Le Comité consultatif aux affaires portoricaines de la ville de New York

La création des « Originaires d’Outre-Mer » en France

Originaires d’Outre-Mer et recensement

Le façonnage du groupe par le BUMIDOM et le ministère de l’Outre-Mer

Le rôle de la Mairie de Paris

Le travail associatif de définition de soi et des autres

Le rôle identitaire des associations antillaises

Le rôle des associations portoricaines

L’identité collective : une interaction dialectique homogénéisante

Faire reconnaître « son » identité

Se distinguer des autres

Les associations antillaises et la « question Noire » à partir de 2005

La culture comme ressource politique

Réinvestir les éléments de la culture traditionnelle

Du Lanmèkannfèneg au statut de victime pour les Antillais de Paris

L’éducation bilingue : du pluralisme au handicap culturel pour les Portoricains

 

CHAPITRE 4 : MOBILISATIONS ETHNIQUES ET EMERGENCE DE CAUSES SPECIFIQUES 

Faire émerger des causes spécifiques

De l’appel à la baisse des tarifs aériens à la lutte contre les discriminations racistes : l’évolution du répertoire d’action des associations ultramarines en France

Le sentiment d’injustice moteur de l’action

Former de jeunes leaders éduqués et reprendre le pouvoir : les enjeux des mobilisations collectives des associations de Portoricains à New York

United Bronx Parents : mobiliser les parents d’enfants portoricains

Aspira, promotrice de l’éducation bilingue

La mise en scène des émotions par la construction de scandales publics

Toucher les coeurs : l’appel aux émotions dans la mobilisation sur la mémoire de l’esclavage

Le recours à des techniques de « scandalisation » au Collectif DOM

Fierté culturelle et respect : dispositifs de sensibilisation des Portoricains

Conclusion

 

CHAPITRE 5 : AU-DELA DES SUCCES ET DES ECHECS : DE LA MOBILISATION A LINSTITUTIONNALISATION 

Les « discriminations spécifiques » : mise en politique réussie d’un enjeu de mobilisation

De la lutte contre les discriminations à la revendication d’une « mémoire de l’esclavage » : l’adoption d’un nouveau registre de mobilisation

Recours au droit et formation d’alliances : les réorientations stratégiques du Collectif DOM dans un espace associatif concurrentiel

Représenter les « originaires d’Outre-mer »

Faire de la politique en revendiquant l’apolitisme : l’intérêt de la forme associative

« L’Outre-mer avec Sarko » : la récupération politique du Collectif DOM

La DIECFOM : une institutionnalisation de la mobilisation

La « victoire » du 23 mai et ses enjeux symboliques

L’évolution des dynamiques et logiques d’actions des collectifs portoricains

Un constat de départ : la persistance de la pauvreté au sein du groupe

De l’éducation bilingue à la lutte contre le décrochage scolaire : l’éducation et la jeunesse au centre du projet collectif des années 1960 aux années 1990

Former « l’élite » de la communauté : le nouvel enjeu des années 1990-2000

Former des jeunes « responsables » : la construction d’un sentiment de redevabilité ou le « Giving back to the community »

Intégrer les rouages de la démocratie locale : un bilan en demi-teinte ?

Le « tournant managérial » des associations

Les résistances au tournant néomanagérial

La formation d’une légende associative pour masquer les luttes internes

Conclusion

 

CHAPITRE 6 : LUTTES INTERNES, RELATIONS DE POUVOIR ET REDEFINITIONS IDENTITAIRES AU SEIN DES GROUPES MOBILISES 

Par-delà les organigrammes : le fonctionnement au concret des non-profits et des associations

Effets d’organisation et relations de pouvoir dans les associations antillaises

La dénonciation en vain du « déficit de démocratie »

La recherche de certains profils de militants

Un traitement différencié selon les compétences apportées au Collectif

Polémiques autour de la question de l’esclavage et prise de décision consensuelle

Un cadre légal plus contraignant aux États-Unis

Accords et désaccords sur la présentation du groupe

Sur les frontières ethniques : désaccords et exit

Unification ou autonomisation : les résistances à la présentation élitaire et la logique « victimaire »

L’« intersection » des dominations : une réalité ignorée dans le mouvement portoricain

 

CHAPITRE 7 : SENGAGER. RESTER ENGAGE : ETUDES DES DYNAMIQUES DENTREE ET DE MAINTIEN DANS LES MOBILISATIONS 

L’engagement dans les associations antillaises : entre « valeurs républicaines » et volonté d’élévation du groupe

S’engager pour revendiquer et défendre son appartenance à la France

S’engager pour valoriser l’image du groupe

Engagement et sociabilité dans un « milieu antillais »

S’engager pour traduire la souffrance de la migration

Repérage et cooptation au cœur de l’engagement dans les organisations portoricaines

Des logiques de cooptation en amont de l’engagement dans les associations « mainstream »

Être militant « indépendant » ou l’aboutissement d’un cheminement personnel

Rester engagé.e : ce que les organisations font aux gens

Sociabilité et entre soi dans les collectifs antillais

Un engagement plus valorisant que l’activité professionnelle

L’engagement associatif des Portoricains de New York : la préférence pour un militantisme « modéré »

L’impact sur la carrière professionnelle aux États-Unis

 

CONCLUSION 

 

Épilogue réflexif : Les petits riens de l’identité

Ils en ont parlé

Participation d'Audrey Célestine sur RFI pour l'émission Eco d'ici Eco d'ailleurs " Aux racines économiques et sociales de la colère des Noirs américains"

 

"Rôle des intellectuel·les, universitaires ‘minoritaires’, et des porte-parole des minorités", un article de Audrey Célestine, Abdellali Hajjat et Lionel Zevounou pour la revue Mouvements (février 2019)

 

Rencontre enregistrée le 09 février 2019 à la librairie de Karthala.

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Fiche technique

ISBN
9782811125226
Date de parution
2018-07-06
Nombre de pages
282
Largeur
160 mm
Hauteur
240 mm
Editeur
Karthala

Zone(s) géographique(s)

Amériques , Europe

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