L'Etat malgré tout. Produire l'autorité dans la violence
Auteur(s) :GRAJALES Jacobo et LE COUR GRANDMAISON Romain (dir.)
Résumé :
Dans l’après-guerre froide, de nombreux observateurs s’inquiétaient de la multiplication de « nouveaux » conflits armés, et promettaient des États « faibles » ou en « faillite ». À rebours de ces approches, les auteurs analysent des situations dans lesquelles la violence est une forme d’action politique routinière.
Dans l’après-guerre froide, de nombreux observateurs s’inquiétaient de la multiplication de « nouveaux » conflits armés, et promettaient des États « faibles » ou en « faillite ». À rebours de ces approches, les auteurs analysent des situations dans lesquelles la violence est une forme d’action politique routinière. Les principaux protagonistes sont de multiple nature. On observe des groupes armés qui, loin de se placer simplement dans l’opposition ou la défense d’un ordre établi, naviguent dans un espace de dissidence relative. Des organisations qui exigent leur intégration à l’État, et visent à en être reconnues comme des intermédiaires, des partisans, voire des branches légitimes. Enfin, des acteurs appartenant directement à des institutions publiques. Ceux-ci cherchent à incarner l’État dès lors qu’ils tentent de se placer dans un hors-champ du conflit. Ainsi, la violence ne représente pas une remise en cause du jeu politique, mais bien une opportunité pour des acteurs de s’y intégrer, de s’y positionner, ou de s’y maintenir, et d’en tirer une forme de reconnaissance.
Autrement dit, la fragmentation de l’autorité sur un territoire ne conduit pas nécessairement à l’accroissement de son autonomie par rapport au centre. Au contraire, ces contextes peuvent réaffirmer l’État en tant qu’arène politique de référence, et pousser les acteurs à poursuivre un objectif central : rester dans le jeu, plutôt que de le renverser.
Jacobo Grajales est maître de conférences en science politique à l’Université de Lille et chercheur au CERAPS. Il a notamment publié Gouverner dans la violence, le paramilitarisme en Colombie (Karthala, 2016).
Romain Le Cour Grandmaison est doctorant en science politique à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne (CESSP - TEPSIS). Ses recherches portent sur la violence, les organisations criminelles et l’État au Mexique.
Ont également contribué à cet ouvrage : Valeria Alfieri, Robin Beaumont, Mehdi Belaid, Pierre France, Koffi Noël Kouassi, Camille Popineau, Arthur Quesnay.
Ils en ont parlé
Interview par Gilles Moreau de RFI de Jacobo Grajales sur l'attentat en Colombie (janvier 2019)
Fiche technique
- ISBN
- 9782811125806
- Date de parution
- 2019-01-03
- Nombre de pages
- 276
- Largeur
- 135 mm
- Hauteur
- 215 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
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