L'Algéire face à la catastrophe suspendue. Gérer la crise et blâmer le peuple sous Bouteflika (1999-2014)
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L'Algérie face à la catastrophe suspendue. Gérer la crise et blâmer le peuple sous Bouteflika (1999-2014)

Auteur(s) :SERRES

28,00 € TTC

Résumé :

En combinant les apports de l’observation sociologique et de la théorie critique, ce livre s’efforce de dépasser les fictions qui suggèrent l’existence d’un « Système » omnipotent, impersonnel et corrupteur, en décortiquant les transformations de l’ordre politique algérien au cours des trois premiers mandats d’Abdelaziz Bouteflika.

En coédition avec l'IRMC.
Format : Papier
Quantité
Disponible

Coédition Karthala - IRMC Tunis.

L’Algérie n’est pas l’exception autoritaire illisible que l’on présente parfois. En combinant les apports de l’observation sociologique et de la théorie critique, ce livre s’efforce de dépasser les fictions qui suggèrent l’existence d’un « Système » omnipotent, impersonnel et corrupteur, en décortiquant les transformations de l’ordre politique algérien au cours des trois premiers mandats d’Abdelaziz Bouteflika. Rendue à la fois possible et nécessaire par la crise qui a touché le pays à partir de la fin des années 1980, cette mise à jour s’est faite en accord avec des tendances globalisées qu’elle imite ou précède, avec en arrière-fond le spectre d’une catastrophe qui menacerait de replonger le pays dans la guerre civile.

Cet ouvrage part du postulat que l’Algérie est confrontée à une crise toujours latente. Le souvenir de la décennie noire (1992-1999) nourrit ainsi l’idée d’une menace existentielle pesant sur le pays, orientant les politiques gouvernementales et les stratégies des acteurs. Cette situation a une dimension objective, puisqu’elle fait écho à une contestation fragmentée mais néanmoins permanente ainsi qu’aux contradictions internes du cartel qui tient l’État algérien. Elle a aussi une dimension subjective dans la mesure où les discours catastrophistes irriguent l’espace public, annonçant un bouleversement sans cesse repoussé. La crise latente est donc devenue une ressource qui justifie les dispositifs sécuritaires, mais aussi les réformes politiques et économiques.

Par ailleurs, ce livre étudie aussi la violence symbolique qui accompagne la suspension de la catastrophe. L’incertitude brouille les cartes, questionne le passé et hypothèque l’avenir ; elle touche de plein fouet l’image de la communauté imaginaire, sans invalider totalement l’idéal de sainteté politique sur lequel l’ordre politique algérien a été bâti après 1962. La recherche de sens conduit néanmoins à des discours imputant la responsabilité des problèmes du pays à la population. Les déséquilibres structurels et les choix politiques s’effacent devant l’image d’une société prétendument malade et/ou pré-moderne. Dès lors, le « Système », aussi corrompu et violent qu’il puisse paraître, est naturalisé. Les dirigeants, mais aussi certains de leurs opposants les plus critiques, endossent alors un rôle disciplinaire pour contrôler une masse anarchique et manipulable.

Thomas Serres est docteur en science politique de l’École des hautes études en sciences sociales. Il est chercheur associé à l’UMR Développement et Sociétés et enseigne actuellement à l’Université de Californie-Santa Cruz.

Table des matières

Préface de Hamit Bozarslan

Introduction

 

CHAPITRE 1 : Une crise sans fin ?

Une crise en trois temps

Esquisse d’une théorie de la crise

Les élections présidentielles d’avril 2014

Quelques questions

 

CHAPITRE 2 : Luttes au coeur de l’État

La présidence et le « Système »

L’ombre des prétoriens

Les mystères du cartel qui tient l’État

L’éternel retour

 

CHAPITRE 3 : Complices et labyrinthes

Le champ étatique

À la périphérie de l’État

Réseaux et Labyrinthes

Les espaces labyrinthiens de l’ordre

 

CHAPITRE 4 : Partis de l’ordre

Le coeur de l’alliance présidentielle

Le prix de la cooptation : le cas du MSP

Pluralisme et apolitisme

Discours de l’ordre

L’impossible euphémisation


CHAPITRE 5 : La dissidence face à l’encadrement des libertés

Le printemps algérien

Les voies de la critique

Censure et répression

L’insularité contestataire : le cas berbériste

Oppositions sans solution

 

CHAPITRE 6 : Contestation et quotidien critique

L’état d’inégalité sociale

Au Sud, le vent se lève

Le quotidien critique

La fatigue sociale

La crise persiste, à qui la faute ?

 

CHAPITRE 7 : À la recherche du sens perdu

Le règne de l’incertitude

La glaciation du sens et le rejet du cynisme

Les analystes symboliques et la reproduction du culturalisme

Incorporation et rejet des caricatures

Le versant symbolique de la crise

 

Conclusion

Ils en ont parlé

Une annonce de la sortie de l'ouvrage dans l'article "La société algérienne infantilisée par un État-patron" par Leïla Mignot dans L'Orient le Jour (février 2019)

Citation de Thomas Serres dans Le Monde dans un article intitulé  "Algérie : l’armée soutiendra-t-elle Bouteflika, ou basculera-t-elle du côté des manifestants ?" (mars 2019)

Une interview de Thomas Serres par Catherine Calvet dans le journal Libération (mars 2019)

Depuis plusieurs années, divers longs-métrages ont mis en lumière les frustrations de la population algérienne et l’absence criante de perspectives de sa jeunesse, à la fois en raison des difficultés pour obtenir un emploi sans passe-droit et d’une scène politique monopolisée par des septuagénaires ou octogénaires. Cette vision d’une société bloquée trouve en partie son explication dans l’ouvrage de Thomas Serres, qui analyse les évolutions du système politique du plus grand pays d’Afrique pendant les trois premiers mandats du président Abdelaziz Bouteflika (1999-2014). Le politiste s’appuie pour cela sur de nombreuses lectures (recensées dans l’abondante bibliographie) ainsi que sur ses enquêtes de terrain réalisées entre 2008 et 2014 auprès d’acteurs politiques très divers.

Recension de l'ouvrage par Nicolas Lepoutre dans Lectures, [en ligne], (02/05/19)

Les raisons qui ont conduit les manifestants algériens à réclamer et obtenir le départ d'Abdelaziz Bouteflika ne datent pas d'hier. Cet ouvrage est idéal si vous voulez faire un pas en arrière. Le politiste Thomas Serres s'intéresse aux trois premiers mandats du président Bouteflika (1999-2014) et décrypte les rouages méconnus du pouvoir algérien, des cercles traditionnels de la présidence et de l'armée, jusqu'à ceux plus récents que constituent les milieux d'affaires.

Recension de l'ouvrage par Aude Martin dans Alternatives Economiques n°390 (mai 2019).

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Fiche technique

ISBN
9782811126261
Date de parution
2019-03-11
Nombre de pages
312
Largeur
160 mm
Hauteur
240 mm
Editeur
Karthala

Thématique(s)

Histoire, Politique

Zone(s) géographique(s)

Afrique

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