La BD en Côte d'Ivoire

Malgré plusieurs centaines d’auteurs actifs, la bande dessinée n’est toujours pas une industrie culturelle à part entière sur le continent africain. Le manque de distributeurs et diffuseurs et de soutien des pouvoirs publics, l’absence de formation et la faiblesse du pouvoir d’achats expliquent en partie cette situation. De fait, la production en matière de BD se limite essentiellement à de l’autoédition et la diffusion se fait souvent sur un mode artisanal, de la main à la main ou via des manifestations littéraires. Au milieu de ce désert éditorial, la Côte d’Ivoire fait figure d’exception. Dotée d’une tradition ancienne en matière de bande dessinée (les premières apparitions datent des années 60), s’appuyant sur une presse vivace et largement diffusée, le 9e art ivoirien a acquis ses lettres de noblesse et constitue une réelle source de rayonnement dans la culture locale. L’exemple le plus frappant est le journal d’information et de BD, Gbich!, véritable phénomène de société qui, après avoir tiré jusqu’à 40 000 exemplaires à la fin des années 1990, a entraîné la création d’un véritable groupe de presse national touchant à plusieurs domaines (radio, studio d’animation, presse généraliste, ingénierie culturelle, etc.).
Ce livre revient sur près de 60 années de parcours d’un art qui, importé de l’occident au départ, est devenu l’un des marqueurs identitaires forts du pays et constitue un exemple frappant de maturation d’une BD à la fois typiquement nationale et modèle pour les autres pays francophones.

Conservateur général des bibliothèques, Christophe Cassiau- Haurie est spécialiste de la BD du sud (Afrique, Maghreb, Outre-mer français, Océan Indien...). Il est l’auteur d’une dizaine d’essais et de nombreux articles.

Table des matières

Introduction : De la nécessité de replacer le sujet dans son contexte

De l’édition en général….

…à la BD en particulier !

Première partie : petite histoire de la bande dessinée en Côte d’Ivoire

1. L’époque coloniale et les années 60

Une absence d’éditeurs de presse pour la jeunesse

De la bande dessinée « africaine » venue d’ailleurs

Des structures de formation se mettent en place.

2. L’époque des revues triomphantes

Les premiers essais

Arrivée des premiers « (anti-)héros » de papier

Dago, Zézé et Zazou, témoins d’une époque

Naissance d’une langue…

Naissance d’une bande dessinée « Africaine »

Les années 80, ère de la continuation…

La Côte d’Ivoire, importateur de talents

Apparition du premier héros pour la jeunesse.

3. Les années 90 ou les débuts de Gbich!

Le creux de la vague pour la BD locale

Les NEI se lancent dans la bande dessinée

Le démarrage de Gbich!

Les séries phares de Gbich!

Au nord, rien de nouveau !

4. La décennie 2000, époque de la crise

La BD dans les journaux

Le parcours hors des sentiers battus de quelques auteurs

Certains auteurs se font remarquer à l’étranger.

Le succès phénoménal d’Aya de Yopougon.

Le succès sans faille de Gbich!

La création de séries phares – 2 ème génération

D’autres séries à la vie plus courte

Plusieurs dessinateurs se font remarquer.

5. La décennie 2010…

L’émergence d’une bande dessinée de confession chrétienne

Les auteurs Ivoiriens toujours très présents en Europe

Les éditeurs traditionnels aux abonnés absents

L’autoédition comme seul recours pour certains artistes

L’apparition de la BD numérique

Gbich! développe ses activités.

Le retour de la BD via les journaux

Deuxième partie : Quand les acteurs du milieu s’expriment

1. Benjamin Kouadio

Vivement des maisons d’édition spécialisées dans la bande dessinée…

2. Gilbert Gnangbei Groud

J’aimerais seulement aider les quelques lecteurs qui achètent mes ouvrages à comprendre quelque chose de nouveau…

3. Olvis Dabley

Coco Bulles est le porte-flambeau qui nous a apporté la reconnaissance internationale…

4. Koffi – Roger N’guessan

Il n’existe pas, à ma connaissance de structures éditoriales exclusivement consacrées à la bande dessinée…

5. Désiré Atsain

Je vis uniquement de la bande dessinée…

Conclusion

Chronologie