Petite histoire politique de la BD belge de langue française. Années 1920-1960

La BD belge des années 1920-1960 a bénéficié d’un fort impact social sur un temps étendu. Elle a notamment offert au genre nombre de « classiques », constamment réédités, comme les exploits de Tintin ou ceux de Spirou. Il s’agit d’une littérature pour les jeunes, et même avant tout pour les jeunes garçons, qui privilégie l’esprit d’aventure ou l’humour. Mais les éditeurs et les auteurs n’étaient pas coupés de leur époque, et un certain discours politique transparaît entre les cases et les bulles.

La BD belge d’expression française est ainsi marquée par sa naissance au sein de milieux catholiques conservateurs, voire maurrassiens. Durant l’entre-deux-guerres, on trouve dans maints récits des clichés anticommunistes, antiaméricains, antisémites ou colonialistes. Après 1945, les cartes sont largement rebattues. Dans le cadre des nouvelles alliances, des héros pilotes de chasse américains font leur apparition, tandis que les vieux clichés à connotation raciste tendent à disparaître. Mais on peut aussi raisonner en termes de permanences, et noter qu’un monarchisme plus ou moins diffus imprègne la production belge, depuis les années 1930 jusqu’aux années 1960.

Cet ouvrage n’entend ni exalter un prétendu « âge d’or », ni dénoncer des errements idéologiques, mais permettre aux amateurs de relire la BD belge sous un angle plus politique, et fournir aux enseignants des pistes pour mieux intégrer le 9e art au sein de leurs pratiques pédagogiques.

Philippe Delisle est professeur d’Histoire contemporaine à l’Université Lyon 3. Il étudie depuis plusieurs années le discours catholique et colonialiste de la BD « franco-belge ».

Ils en ont parlé

"En rendant hommage à des auteurs comme Jijé, Hergé, Sirius, Fernand Dineur, Dino Attanasio, Renaat Demoen, André Franquin, Rob-Vel, François Craenhals, Raymond Macherot, Peyo, MiTacq, Victor Hubinon ou Eddy Paape & Jean-Michel Charlier, l’intention pédagogique est évidente, et elle devrait fournir des pistes de réflexion aux enseignants qui souhaitent intégrer le 9^e art au sein de leurs pratiques didactiques."
Une recension par Gilles Ratier sur le site BDzoom.com (13 décembre 2016)

"Voici un regard complet de la BD belge et assimilée par des créateurs français ou flamands"
Un article de Franz Van Cauwenbergh pour la revue Lectures n°1 p. 48 (janvier-février 2017)

A l'occasion de la 44ème édition du festival de la bande dessinée d'Angoulême, Philippe Delisle retrace l'histoire du 9ème art, au micro de Véronique Alzieu (5 émissions, janvier 2017)

"Philippe Delisle nous raconte une chose qui résonne étrangement à nos oreilles : la bande dessinée avec laquelle nous avons grandi était sans aucun doute, ne serait-ce que partiellement, réactionnaire. Une proposition qu'il n'est guère facile d'accepter sans broncher, d'autant qu'il est certain que l'affirmation péremptoire ne peut être appliquée sans nuance à toutes les œuvres et à tous leurs auteurs. D'ailleurs, le texte de Delisle ne prétend nullement faire justice. Il défend une lecture convaincante, sans pour autant renier les livres et les artistes. D'un abord plaisant, se parcourant rapidement, Petite histoire politique de la BD belge de langue française mérite le détour. Et la discussion."
L'avis du libraire sur Stripologie.com

Une présentation de l'ouvrage sur Radio Campus (février 2017)

"Ce livre est abordable pour tous, car il est très clair et divisé en chapitres bien distincts : catholicisme, anticommunisme, nationalisme, colonialisme, monarchisme."
Une critique de Kikujiro sur le site de Babelio (mars 2017)

Une intervention de Philippe Delisle dans l'émission "Un jour dans l'Histoire" sur la RTBF (mars 2017)

"This thoughtful and well-researched new volume makes an insightful, welcome contribution to our understanding of politics in francophone belgian comics during what is still often seen as a classical era of french-language belgian comics, whose influence remains strong today"
Mark McKinney, University of Miami, in European comic art vol 10, n° 2, 2017

"Cet ouvrage est un outil fort pratique et nécessaire pour qui se lance dans l’étude de la bande dessinée belge. En identifiant les thèmes les plus courants dans le milieu catholique social, il donne les clefs pour comprendre l’idéologie conservatrice inscrite dans un terreau maurrassien, nationaliste et colonialiste, qui caractérise alors une partie des dessinateurs. En développant avec intelligence et finesse de nombreuses analyses de cases et de planches, Philippe Delisle montre également qu’il est possible d’utiliser l’image comme source historique et non seulement comme appui du discours scientifique."
Une recension de Jessica Kohn pour La Brèche (avril 2018)