Les religions et les cultures dans l’Occident européen au XIXe siècle (1800-1914)

8 pages cahiers photos couleurs.

La collection « Mémoire d’Églises » devient « Histoire des mondes chrétiens ». Cet ouvrage de Gérard Cholvy constitue une bonne introduction à cet élargissement de perspective. Il donne un panorama des religions et des cultures de cet Occident européen du XIXe siècle parti à la conquête du monde par sa science et ses techniques, par son expansion coloniale mais aussi par l’élan missionnaire de son christianisme.

Après une introduction sur religions et cultures, le parcours proposé se déploie en huit chapitres: – État des lieux à l’orée du xixe siècle; – Le mouvement des idées: les Lumières comme idéologie dominante; – Romantisme et réveil religieux; – Le mouvement des idées: le positivisme; – Le renouveau spiritualiste; – Un siècle d’art religieux; – La religion des femmes; – Religion et expansion européenne; – Esquisse d’un bilan en 1914.

Fil directeur de cette étude, une ambition et une nécessité méthodologique qui s’écartent des chemins naguère empruntés par la Church History, les histoires de l’Église, et par l’histoire de l’Église (Kirchengeschichte). Il s’agit de passer à la Social History of religions – comme l’a pratiquée un Hugh Mac Leod – et à l’histoire des mentalités, des cultures et des religions.

Cet ouvrage met en évidence les bienfaits d’une étude comparée qui montre comment évoluent de concert catholicisme, protestantismes et judaïsme, sans ignorer ceux qui ne se rattachent à aucun culte. Ce faisant, ce travail souhaite échapper au piège qui résulterait d’une approche limitée à une seule confession, ce qui a été, il faut en convenir, la règle générale. Contrairement aux affirmations d’un positivisme – « La Science est la religion du XIXe siècle » (Vacherot, 1856) – vulgarisé en scientisme avec Littré et Larousse, c’est-à-dire se ralliant à une évolution considérée comme linéaire, position reprise par bien des sociologues des religions au xxe siècle, l’hypothèse des flux (revivals, réveils…) et des reflux du sentiment religieux est ici testée à nouveau et soumise à la critique. Attention est portée aux tournants: romantisme, positivisme, renouveau spiritualiste de la fin du XIXe siècle, ceux-ci étant plus précoces au sein des élites culturelles – ainsi du baromètre de l’École normale supérieure! – au XIXe siècle comme d’ailleurs au XXe siècle.

Gérard Cholvy est Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry (Montpellier III) où il a enseigné de 1962 à 2002. Auteur de nombreux ouvrages distingués par des prix littéraires, il est un éminent spécialiste de l’histoire religieuse et culturelle contemporaine.

Ils en ont parlé

«Le Montpelliérain Gérard Cholvy est un éminent spécialiste de l’histoire religieuse. Dans ce livre testament, le professeur émérite de l’université Paul-Valéry s’attache aux rapports entre cultures et religions (catholicisme, protestantisme, judaïsme) au XIX^e siècle. Le tout est abondamment illustré par les portraits des porteurs d’idées – ainsi que les tableaux les plus influencés par la spiritualité.»

Recension de l'ouvrage par Olivier Rioux dans La Gazette de Montpellier n°1392 (19 février au 25 février 2015)

«Gérard Cholvy est un vulgarisateur. Mieux encore, un maître dans sa discipline : l’histoire religieuse contemporaine. Son dernier ouvrage récapitule avec clarté l’histoire intellectuelle mouvementée du catholicisme en France et en Europe, entre 1800 et 1914.»

Recension de l'ouvrage par Samuel Pruvot dans Famille chrétienne n°1944 (18 au 24 avril 2015)

«À noter un chapitre passionnant consacré à l'art religieux (architecture, musique, peinture) et un autre sur la religion des femmes. L'abondante iconographie met en valeur le visage des acteurs de l'histoire dont il est question.»

Recension de l'ouvrage par Dominique Greiner dans La Croix du 12 mars 2015

«Ce livre conclut une petite révolution historiographique, qu’avaient amorcée Emile Poulat (1920-2014) et quelques autres. C’est l’anti-Guillemin, l’anti-Pierrard, l’anti-Dansette … Car Cholvy évite à la fois le manichéisme, et ce providentialisme (qui n’épargnait pas Marrou lui-même) selon lequel l’Église sortirait peu à peu des ténèbres pour entrevoir l’aurore, la liberté, l’âge adulte … (…) Il n’est jamais ennuyeux, car Gérard Cholvy a le sens du concret, du mot savoureux et de l’anecdote pleine de sens. Ajoutons que l’ouvrage comporte une annexe de douze pages sur l’itinéraire personnel de l’auteur, et qu’il est à recommander aux étudiants débutants, à qui s’adressent souvent les multiples notes bibliographiques ou explicatives. (…) Bref, c’est un livre indispensable à tous ceux que passionne l’histoire de l’Église. Au surcroît d’un prix modique (27 €), compte tenu de l’abondance de l’illustration.»

Critique de l'ouvrage par Benoît Le Roux dans Una Voce n°301

« Spécialiste de l'histoire religieuse contemporaine, le Pr Cholvy dresse un panorama de « l’Occident européen » en un temps marqué à la fois par l’expansion coloniale et l’élan missionnaire de l’Eglise. Panorama non linéaire, mais attentif aux flux et reflux du sentiment religieux et à une approche comparée des religions. »

Critique de l’ouvrage dans Sources vives n°179 / Septembre 2015