L'Etat de distorsion en Afrique de l'Ouest. Des empires à la nation
Auteur(s) :BAYART Jean-François, POUDIOUGOU Ibrahima, ZANOLETTI Giovanni
Résumé :
Les classes politiques africaines ont choisi, au lendemain des indépendances, de reproduire le cadre territorial hérité de la colonisation et ont entériné le principe de l’État-nation.
Les classes politiques africaines ont choisi, au lendemain des indépendances, de reproduire le cadre territorial hérité de la colonisation et ont entériné le principe de l’État-nation. Ce dernier contredit la plupart des ressorts politiques, économiques, culturels des sociétés africaines. Mais il a aussi fait l’objet de processus d’appropriation souvent massive, et toujours créative, de la part de l’ensemble de leurs acteurs.
Cette double réalité rend insuffisantes la plupart des interprétations qui mettent l’accent sur des contradictions supposées insurmontables entre un État hérité de la colonisation et les sociétés du cru, sous la forme d’un jeu à somme nulle. Les choses sont en fait plus compliquées. Car les régimes de légitimité, de sécurité, de responsabilité sociale, d’enrichissement, de représentation culturelle et politique du « bon gouvernement » participent simultanément de ces deux dimensions historiques, d’espaces différents, de durées disparates qui s’encastrent les unes dans les autres plutôt qu’elles ne se succèdent.
Cette distorsion inhérente aux sociétés africaines contemporaines est source d’ambivalence, plutôt que d’ambiguïté comme le pensaient Cheikh Hamidou Kane et Georges Balandier. Elle rend problématique l’institutionnalisation d’une gouvernance de la transparence, et tend à inscrire la compétition politique, l’accumulation de la richesse et la lutte sociale dans l’ordre de la violence.
Jean-François Bayart est professeur à l’IHEID de Genève, et titulaire de la chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain ». Ibrahima Poudiougou est doctorant à l’Université de Turin. Giovanni Zanoletti est doctorant à l’Université Paris-Nanterre.
Table des matières
Introduction
L’espace historique de l’Afrique occidentale et saharienne
Des empires aux États-nations postcoloniaux
Historicité et gouvernance contemporaine au Mali
Zones commerciales et gains marginaux
Le legs de l’esclavage
La mémoire historique dans le royaume d’Oku, au Cameroun
Situations et moments d’historicité
Le moment Sida
Les terroirs historiques
Le terroir historique de Djenné, au Mali
La combinatoire conflictuelle du bassin du lac Tchad
Le moment de l’État colonial
Les trois grandes transformations de l’ordre colonial
L’appropriation de l’État colonial par les sociétés africaines
La réinvention de l’État colonial par les sociétés africaines
La gouvernance par le bas
Persistance et contraintes des pratiques de mobilité
La politique de la vache au Mali
Les nouvelles formes de la participation civique
Vers un « gouvernement dans la violence » ?
Dissidence économique et unité nationale au Mali
Ils en ont parlé
Giovanni Zanoletti sur le Journal Afrique de TV5 Monde (mars 2019)
Une recension de l'ouvrage par Sarah Boisson dans Défis Humanitaires (mai 2019)
Une interview de Jean-François Bayart dans le journal Afrique de TV5 Monde (mai 2019)
"Mali : le «jihad de la vache»", tribune de Giovanni Zanoletti dans Libération (12 uin 2019)
Fiche technique
- ISBN
- 9782811126247
- Date de parution
- 2019-03-22
- Nombre de pages
- 168
- Largeur
- 135 mm
- Hauteur
- 215 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
Thématique(s)
Zone(s) géographique(s)
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