Douala & Kigali. Villes modernes et citadins précaires en Afrique
Auteur(s) :MICHELON
Résumé :
En se basant sur des études de cas à Douala et à Kigali, deux grandes villes d’Afrique centrale, l'auteur cherche à montrer les interactions possibles entre le concept, la plupart du temps importé, de « modernité » urbaine, constamment utilisé par les planificateurs, et celui de « précarité » caractérisant les quartiers façonnés par les habitants.
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Plus de 50 ans après les Indépendances, le visage de l’Afrique urbaine ne cesse d’évoluer. De 1950 à 2050, la population du continent aura été multipliée par 12 alors que, dans le même temps, la population urbaine l’aura été par 60. Ces évolutions sont porteuses de changements dont les contours ont été proclamés lors des différentes conférences internationales comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2000 et les Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2015, où il a été proclamé qu’il faut « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ».
Malgré ces injonctions répétées et les projets mis en oeuvre, force est de constater que le nombre d’habitants dans les bidonvilles a augmenté de manière continue au cours de cette période. Dans le même temps, les autorités ont cherché à « moderniser » et à développer des centres urbains compétitifs, sans que cette modernisation entraîne un changement dans la perception et le traitement des quartiers précaires. En se basant sur des études de cas à Douala et à Kigali, deux grandes villes d’Afrique centrale, Benjamin Michelon propose une mise en perspective de ces évolutions. Il cherche à montrer les interactions possibles entre le concept, la plupart du temps importé, de « modernité » urbaine, constamment utilisé par les planificateurs, et celui de « précarité » caractérisant les quartiers façonnés par les habitants.
Ces deux processus de fabrication de la ville cohabitent et s’entremêlent pour produire des cadres urbains de plus en plus complexes. L’auteur montre que si la dualité de la production de la ville reste fortement marquée, elle est progressivement remplacée par des échanges entre les différents types d’espaces urbains. Il apparaît ainsi que les espaces du quotidien que sont les quartiers, et les espaces des flux que sont les centres villes « modernes », interagissent, amenant à reconsidérer la manière d’appréhender la ville, de produire de l’urbain et d’agir sur le devenir de ces villes d’Afrique.
Socio-urbaniste, Benjamin Michelon est professeur associé à l’École d’urbanisme de Paris (EUP) et chef de projet au Groupe Huit. Il est président de l’association des professionnels de l’urbain, AdP Villes en développement. Il est également chercheur associé à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) où il a réalisé son doctorat.
table des matières:
Modernité et précarité de la ville en Afrique
Première partie : Kigali, la (re) construction à marche forcée
1. La lente construction de Kigali
2. La métamorphose de Kigali
3. Le devenir des quartiers précaires
4. Le marché Biryogo, un espace sous contrôle
Deuxième partie : Douala, ville rebelle et bouillonnante
5. L’annexion et le développement de Douala
6. La recherche d’un nouveau souffle
7. Les kwats de Douala
8. Le marché-rue de la cité SIC
Troisième partie : La ville fragmentée des flux et des lieux
9. Le marqueur colonial de la ville duale
10. De la dualité à la fragmentation d’aujourd’hui
11. Faire la ville avec les flux
Ils en ont parlé
Un entretien par Anthony Lattier sur RFI (novembre 2016)
Un débat sur les questions urbaines pour Think Tank Resources (novembre 2016)
Une recension dans la revue AdP - Villes en développement n°105 (janvier 2017)
"Singapour inspire même Kigali" par Antoine Loubière, revue Urbanisme n°404 (printemps 2017)
Participation à l'émission 7 milliards de voisins d'Emmanuelle Bastide (20 juin 2017)
"Ces deux études montrent bien l’existence d’une forme d’expulsion des pauvres plus pernicieuse : l’éviction par le marché. En effet, si les États se saisissent de projets de construction de villes vitrines, symboles de modernité, moteurs du développement économique, leur mise en œuvre se révèle plus complexe. Le dirigisme étatique à Kigali et l’inertie observée à Douala reproduisent un schéma dichotomique – l’opposition entre la ville formelle et informelle – et accentuent la fragmentation urbaine."
Une recension de Virginie Nantchop dans Politique étrangère n°2 (août 2017)
Fiche technique
- ISBN
- 9782811117238
- Date de parution
- 2016-10-03
- Nombre de pages
- 320
- Largeur
- 160 mm
- Hauteur
- 240 mm
- Editeur
- Karthala
Collection
Thématique(s)
Zone(s) géographique(s)
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